Dinet, Etienne (1861-1929). Français.
Fils d'avoué, il étudie à l'Académie Julian mais s'insurgea contre la technique léchée de ses professeurs. Il débute avec des portraits et des scènes religieuses, mais le cours de sa vie change en 1884 quand il visite le Sud-Algérien. Ce voyage est le départ d'une liaison passionnée et intime avec le pays et ses habitants qui dure jusqu'à sa mort. Il passe ses étés entre les villes sahariennes de Biskra, Laghouat, et Bou-Saâda, où il travaille en plein-air, fasciné par la lumière intense. Parlant couramment l'arabe, il s'insère avec bonheur dans la vie locale grâce à Slimane Ben Ibrahim qu'il rencontre en 1889. Les deux hommes visitent l'Egypte en 1897, mais pour Dinet rien n'est comparable à la distinction et la grâce des Algériens du Sud. En 1904, Dinet s'installe à Bou-Saâda, oasis aux portes du désert, où il partage la vie de la tribu des Ouled-Naïl. Mais toutes ses toiles n'avaient pas pour sujet les tâches quotidiennes, les scènes familiales, les danses traditionnelles, les fêtes, l'amour, la prière, les légendes. Certaines avaient des thèmes douloureux, deuil, maladie, emprisonnement, répudiation, conscription et d'autres, des scènes de violence. Exposées à Paris et à Alger, où elles sont acclamées par les critiques et le public, certaines œuvres illustrent les ouvrages préparés en collaboration avec Slimane Ben Ibrahim, et publiés chez l'éditeur parisien Henri Piazza.
Après la Première Guerre mondiale, Dinet est alors peu apprécié en France, où l'on juge son style trop académique, mais les collectionneurs en Algérie continuent à l'avoir en haute estime. Toutefois, son importance se situe au-delà de toutes considérations picturales. Converti à l'Islam en 1913, il approuve la revendication de droits égaux pour les Algériens et cherche à donner, dans son œuvre, une approche philosophique et morale de la civilisation algérienne et du mysticisme de l'Islam. En 1929, Dinet, Slimane Ben Ibrahim et la femme de Slimane font le pèlerinage à La Mecque. Le peintre, qui prend le nom de Hadj Nasr Eddine, ne fait ni esquisses, ni photographies et se fie à sa mémoire pour faire les illustrations de son livre Pèlerinage à la maison sacrée d'Allah. Mort peu de temps après son retour en France, il est inhumé à Bou-Saâda. (ill. 2, 7, 9, 10, 12, 14, 15, 17, 21, 24, 25, 26, 27, 29, 30, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 47, 51, 55, 66, 69, 72, 73, 77, 78, 82, 86, 87, 88, 89, 90, 93, 94, 97, 104, 110, 112, 115, 116, 117, 118, 119, 120, 122, 130, 134, 143, 144, 145, 146, 147, 148, 150, 157,158)
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