Ses deux compagnes demeurent dans le jardin ; n’étant pas encore rassasiées de jeux et de liberté, elles aplanissent le sol avec leurs mains, et, ayant réuni cinq petites pierres arrondies, elles se mettent à jouer ensemble à la krouta, jeu analogue aux osselets des Ioniens.
Etienne Dinet
Elles n’ont d’autre enjeu que la fraîcheur de leur jeunesse ; celle que sera victorieuse gagnera un teint resplendissant de la satisfaction du triomphe ; elle aura enlevé à sa rivale toutes les roses de ses joues, en lui laissant qu’un teint jauni pour la honte de la défaite
Etienne Dinet et Sliman ben Ibrahim. Tableaux de la vie arabe.
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Le silence des cités du Sud règne sur Bou-Saâda et, dans la ville arabe, les passants sont rares. Dans l’oued pourtant, circulent parfois des théories de femmes et de fillettes en costumes éclatants. Mlahfa violettes, vert émeraude, rose vif, jaune citron, grenat, bleu de ciel, orange, rouges ou blanches bordées de fleurs et d’étoiles multicolores…
Etienne Dinet
Têtes coiffées du lourd édifice de la coiffure saharienne, composée de tresses, de mains d’or ou d’argent, de chaînettes, de petits miroirs et d’amulettes, ou couronnées de diadèmes ornés de plumes noires. Tout cela passe, chatoie au soleil, les groupes se forment et se déforment en un arc-en-ciel sans cesse changeant, comme des essaims de papillons charmants.
Isabelle Eberhardt, « Pleurs d’amandiers », Yasmina.
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Les abords de la demeure de Messaouda sont envahis par les gens du cortège. Devant la façade se placent les femmes revêtues de tous leurs ornements…. La foule se presse, encombre l’étroite rue, reflue dans les rues voisines. Des guirlandes de têtes, vivement découpées sur le ciel, se penchent du haut des terrasses.
Etienne Dinet
Une nuée d’enfants de tout âge entourent les musiciens. Au son des instruments, sur deux lignes, des hommes en haïk de soie, couronnés d’un panache de plumes d’autruche noires, avancent par petits sauts méthodiques en brandissant des sabres nus, des pistolets, et de longs fusils qu’ils font tournoyer avec adresse au bout de leurs bras. Ces danseurs représentent la jeunesse d’El-Kantara, heureuse de parader devant les femmes réunies et parées qui acclament fréquemment cette pantomime héroïque.
Gustave Guillaumet. Tableaux algériens.
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